Altération, 13 mai 2014 peinture, cire, impacts, polystyrène 33x25x3 photo: Nicolas Pfeiffer
Dominique De Beir est née en 1964, elle vit et travaille à Paris et en Picardie maritime. Son travail est représenté par la galerie Jean Fournier (Paris) où une exposition monographique lui sera consacrée en mai cette année, par la Galerie Réjane Louin (Locquirec) et par la Galerie Phoebus (Rotterdam).
Le point est la pierre angulaire son travail. Le point comme une écriture et comme une percée, pris dans une gestuelle répétitive. Le point tout à la fois précis et hasardeux. Il est le geste minimal qui construit un ensemble. En creux ou en relief, il est la marque unique d’une force appliquée à la surface. Le point est un trou qui pique, perce, érode les supports de prédilection de l’artiste : les matières « pauvres » telles que le papier, le polystyrène, le carton etc. Il est aussi l’entité de base d’une écriture singulière : le braille. Dominique De Beir utilise le point selon ces deux acceptions : accroc et caractère.
Par des outils et des gestes devenus familiers, automatiques, par la maîtrise de leurs dosages, Dominique De Beir épuise les protocoles soigneusement choisis : le dépôt d’une peinture qui ronge la mousse, la perforation, le retrait, la superposition des couches. En altérant la matière, ou en faisant œuvre de toutes ces altérations, accrocs, attaques et autres perforations, Dominique De Beir fait vibrer les supports. C’est aussi sa manière à elle de passer au volume, de déjà prendre l’espace – et ceci dès le grain de la surface. On ne s’étonne pas de la voir passer si facilement aux dispositifs épais, d’échafauder des installations, de déployer des angles, suspendre des papiers, monter des étagères, ouvrir des portants et empiler des blocs… Certes elle augmente ainsi les angles de vue pour le spectateur, elle nous fait voyager autour et dans ses œuvres, mais elle déploie surtout les possibles incidences de la lumière. Elle en augmente ainsi tout le potentiel d’accroche. C’est la lumière qu’elle arrête et qu’elle fait vibrer sur et dans la matière.